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Les ventes reprennent pour les biens de prestige

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Vente de propriétés de luxe

Après une année 2015 très mauvaise, la vente de propriétés d'une valeur supérieure à 5 millions de francs semble se porter mieux.

Léonard Cohen, de Leonard Properties, est catégorique : « Il est impossible de projeter une tendance en raison de l’inconnue de RIE III (la future taxation des bénéfices des entreprises) », cela à la suite du refus en votation populaire. Néanmoins, il y a toujours un flux d’arrivées. Revenons d’abord sur l’année écoulée avec les données publiées sur Genève, le seul canton qui communique le prix des transactions immobilières. Si l’on ne prend en compte que les acquisitions de maisons individuelles, voire de terrains encore non construits, on arrive à 36 opérations effectuées en 2016 (34 en 2015). Rappelons que Bilan n’intègre pas les appartements. On constate tout d’abord que, malgré la correction des prix, le nombre de ventes n’a que peu progressé (+5,9%). Cependant, il vaut la peine d’aller au-delà de ce constat. Le prix moyen a, par contre, retrouvé un niveau quasi identique à la période pré-2015, avec 11,13 millions de francs (11,275 millions en 2014).

 

Des professionnels prudents

Les experts consultés sont relativement prudents quant à l’évolution à venir. « Nous sommes plutôt confiants, même si la demande existe. Il y a bien un ralentissement pour les propriétés d’une valeur inférieure à 5 millions de francs, par contre, pour les biens de prestige (entre 6 à 15 millions), il y a de l’activité », résume Gregory Marchand, directeur de Barnes pour la Suisse romande. En 2016, Barnes a réalisé plus de 50 transactions de biens de prestige, la plus élevée s’élevant à 15 millions de francs (+20% par rapport à 2015). « En 2017, nous avons déjà réalisé quatre transactions supérieures à 10 millions de francs. » Son confrère Léonard Cohen constate tout d’abord que pour les biens de plus de 5 millions, c’est l’arrivée de riches étrangers et de sociétés internationales qui influent ce petit marché du luxe. « En pleine crise financière en 2008, les prix du luxe à Genève ont explosé en raison de la venue de sociétés internationales, notamment depuis Londres, qui avait alors décidé d’augmenter l’impôt sur les bonus. Nous avons obtenu en 2016 le mandat pour trouver des logements pour une multinationale de 200 employés. Malheureusement, cette dernière a reporté sa décision en raison du refus de RIE III. Le prochain vote sur la fiscalité sera déterminant. »

Par Serge Guertchakoff