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Guerre en Ukraine : quel impact sur l'immobilier haut de gamme en Suisse ?

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Guerre en Ukraine : quel impact sur l'immobilier haut de gamme en Suisse ?

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, les sanctions économiques contre la Russie ne cessent de se durcir : gel des réserves financières des banques russes en Europe et aux États-Unis, blocage des accès de la banque centrale russe au marché des capitaux, exclusion du système Swift, avoirs des personnalités de premier plan inaccessibles avec parfois le séquestre leur bien. La Russie se retrouve au banc de l'économie mondiale. Sans surprise, le rouble s'est effondré, lâchant plus de 30% de sa valeur dans un contexte hyperinflationiste. Dans une situation de guerre économique, comment les investisseurs russes vont-ils préserver leur patrimoine ? La Suisse, qui s’est alliée aux autres nations pour sanctionner la Russie, va-t-elle perdre de son attractivité à leurs yeux ?  
BARNES Suisse fait le point sur cette situation inédite.

L'immobilier russe en chute libre

Face au rouble qui s'effondre, et la ruée vers les banques, l'économie russe est en train de chuter. L’immobilier de prestige n’échappe pas à ce contexte chaotique. En cause ? Les taux directeurs des banques frappées ont été très fortement relevés pour éviter un « bail-in » (renflouement interne, pesant sur les créanciers) encore plus catastrophique. Les transactions doivent désormais être payées en totalité, sans possibilité de prêts. Conséquence : 80 % des échanges ont été annulées, le reste repoussé. 
L’agence BARNES de Moscou constate une hausse des demandes d’investissement pour loger les liquidités dans des actifs solides. « Les Russes ont massivement investi dans l’or physique, les cryptomonnaies. Cela devrait se poursuivre dans l’immobilierune fois les combats interrompus », observe Thibault de Saint Vincent, Président de BARNES. Avec le départ des sociétés étrangères, seuls les Russes se porteront acquéreurs ces prochains temps.

En Suisse, les transactions avec des acheteurs russes ont été stoppées net
En Suisse, la grande majorité des acquisitions de biens de prestige par des citoyens russes est le fait de résidents.Ceux-ci n’ayant plus accès à leurs avoirs rendent toute transaction impossible. « Toutes les transactions en cours ont donc été stoppées du jour au lendemain. L'incertitude totale règne au sujet d'une prochaine reprise - prochaine ou lointaine - de ces dossiers ", explique Jérôme Félicité.

BARNES Suisse n’a reçu aucune demande de citoyens russes voulant s’installer en Suisse depuis le 24 février. Quatre jours plus tard,
cette clientèle ne pouvait plus acheter en raison du gel de leur fortune mais elle ne souhaite pas vendre non plus, car ils n’ont aucune certitude de pouvoir recevoir l’argent.
Selon les chiffres de la BNS, le gel des avoirs représente environ 15 milliards de francs en Suisse appartenant à des ressortissants russes. Un chiffre à mettre en perspective avec le total des avoirs étrangers en Suisse, pas moins de 2300 milliards de francs d’actifs  sous gestion dans le pays. Composer sans l’argent russe mobilisable pour de potentielles ventes ne devrait donc pas, à ce stade, trop frapper le secteur de l'immobilier haut de gamme en Suisse. La clientèle russe n’a jamais compté parmi la plus nombreuse dans l’achat de biens de prestige.