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Crans-Montana mise sur l’hôtellerie pour chasser les lits froids

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Crans-Montana

Immobilier Une politique volontariste est à l’origine de la multiplication des projets hôteliers dans la station.

L’offre doit susciter la demande touristique et augmenter les retombées financières.

 

À Crans-Montana (VS), les projets hôteliers se succèdent. L’hôtel de luxe Six Senses prévoit d’ouvrir ses portes durant l’été 2020.

Quarante-sept suites, des spas et une clientèle internationale haut de gamme. Fin 2018, c’est le Grand Hôtel Rhodania qui aura été inauguré. Cinq étoiles supérieur, ses 42 chambres seront spacieuses.

L’entrepreneur tchèque Radovan Vitek, actionnaire majoritaire des remontées mécaniques de Crans Montana Aminona (CMA) espère édifier, lui, un complexe quatre étoiles de 250 chambres sur l’actuel parking de Cry d’Er, au départ de la télécabine, à peine quelques mètres en dessous du Six Senses. Les travaux pourraient débuter en 2019.

Dans une gamme de prix plus abordable, l’Auberge de Jeunesse Bella Lui a été inaugurée il y a 15 jours. Elle propose 145 lits répartis dans 54 chambres. Il convient de rappeler également l’ouverture du Chetzeron à plus de 2000 mètres en 2014.

C’est donc près de 500 nouveaux lits hôteliers qui arriveront sur le marché en six ou sept ans. Ces projets ou ouvertures d’hôtels ne relèvent pas du hasard mais d’une stratégie affirmée. David Bagnoud, président de la commune de Lens (VS), sur laquelle presque 70% de Crans se trouve, l’explique : «Il y a 25 ans, la station comptait 3000 lits hôteliers. Il n’en reste plus qu’environ la moitié aujourd’hui. Tous les petits établissements, face à la pression immobilière, ont préféré vendre. Ils obtenaient ainsi un meilleur rendement. Les surfaces sont alors devenues des résidences secondaires. On a perdu des touristes. Or un voyageur qui va à l’hôtel dépense plus qu’un propriétaire chez lui. L’hôtellerie est d’intérêt public. »

Bruno Huggler, le directeur de Crans-Montana Tourisme & Congrès, sans donner de chiffres sur les dépenses d’un résident, confirme l’impact financier du voyageur logeant dans un établissement public : «Le lit d’hôtel a une forte valeur ajoutée. Un touriste en moyenne dépense dans l’économie locale un montant similaire au prix de sa chambre. En outre, il participe à de la création d’emplois. »

 

Par Frédéric Vormus

Source : Le Matin Dimanche